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Comment l’ordinaire crée l’extraordinaire ? Vers une mesure objective des probabilités d’identification et d’existence d’un P.A.N

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Message par EMT Mer 12 Oct - 15:40

Comment l’ordinaire crée l’extraordinaire ?
Vers une mesure objective des probabilités d’identification et d’existence d’un P.A.N

xxxxx CECI EST UNE VERSION TEMPORAIRE -cf illustration-images -MàJ sous peu ! xxxxx


I/ La problématique « Ad ignorantiam » ou l’ufologie « piège à logique »
:

Il est souvent possible de proposer un stimulus plausible pour expliquer un PAN. Mais très souvent, pour les PAN les plus étranges, l’absence de quelques informations (souvent de petits détails, en apparence mineurs, sont souvent des clés) oblige à user de formulation du type « Si le témoin a interprété ceci de telle manière … » ou « s’il y avait une moissonneuse ici alors le cas devient explicable ». Vu que le chercheur ne peut retourner vérifier dans le passé, il est aisé de lui rétorquer que ce n’est pas avec des « Si », donc des arguments d’ignorance, que l’on fait une démonstration solide en science. De même dès lors que l’on doit faire appel à plusieurs conditions particulières, banales et concomitantes, pour debunker un PAN, on peut être taxé de ne pas respecter le « principe de parcimonie ». Il est bon ici de rappeler qu’Ockham y signifiait ainsi qu’il n’est pas nécessaire de faire appel à de l’inconnu tant que l’on dispose du connu pour comprendre et que ‘seule la nécessité autorise à créer une ou des entités en sus de celles déjà connues, tout ceci sans prendre en compte les autres paramètres, les autres variables, qui entrent aussi en jeu dans la problématique à résoudre (= « toutes choses égales par ailleurs »). Or nous allons voir plus bas que ces autres paramètres en jeu sont justement parfois très nombreux et que le principe d’économie est fondé à s’appliquer à chacun de ces paramètres mais pris individuellement ! Ce que l’on oublie trop souvent.

De plus l’ufologie étant testimoniale, cette dernière met d’emblée tout chercheur (cartésien, sceptique, rationnel, …) en situation paradoxale puisque :

a/ ce n’est logiquement pas au chercheur de prouver quoique ce soit d’un PAN ou mystère allégué à étudier puisque cette charge devrait revenir au témoin ou à la personne qui en fait l’affirmation. Il n’y aurait donc très généralement rien à étudier tant que cette condition préalable de présenter « preuves plus qu’ordinaires » n’est pas remplie ! Pour un récit de PAN lacunaire ou contenant des points invérifiables rétrospectivement, il n’est donc pas équitable d’exiger un quelconque devoir de faire la preuve de l’existence certaine de tout ce qui est potentiellement connu donc possible (erreur humaine perceptives ou mémorielles, existence d’objets de méprises , …) dès lors qu’un chercheur propose une explication qui se fonde sur les faits connus et sur d’autres possibles. Evidemment il faut alors aussi exiger de celui qui propose une ou des explications possibles qu’il en évalue au mieux les points « rugueux », contradictoires ou extrêmement improbables.

b/ elle impose d’étudier une majorité de cas avec témoin unique ou témoins non indépendants qu’il suffirait de simplement rejeter sur la base d’un fort raisonnable « unus testis nullus testis » (témoignage unique, témoignage nul) utilisé dès l’antiquité romaine.

Face à ces deux raisons de ne pas aller plus loin, le chercheur se retrouve donc coincé entre trois postures :
1/ « suspendre indéfiniment son jugement » et conclure que l’on « ne sait pas » => aucun savoir n’en ressort => il n’y a donc aucun intérêt initial de chercher à comprendre la majorité des PAN (anciens, récit unique, …) sachant que cela n’aboutit à aucune connaissance nouvelle !
2/ accepter le mystère tel quel quand bien même il n’y aurait réellement rien de mystérieux et qu’il n’est fondé sur aucune preuve => ici encore aucun savoir n’en sort, au mieux cela étoffe des croyances et errances
3/ refuser l’étude du purement testimonial pour ne s’intéresser qu’à ce qui est enregistrement certifié, recoupé et vérifiable. Un choix (confortable et reposant) qui permet :
a/ ne pas se faire piéger dans l’engrenage logico-rhétorique absurde suscité
b/ de n’avoir que très peu voire aucun cas (type PAN D2) à étudier depuis 1947 (soit 75ans). Là aussi finalement aucun savoir nouveau n’en ressort ! Et, au vu de la multiplication temporelle des capteurs (smartphone, caméra surveillance, radar atmosphériques et spatiaux, observatoires astronomiques, réseaux météores type FRIPON-PRISMA, ...) qui n’a factuellement pas augmenté la quantité et la qualité des preuves de PAN, il ne semble guère plus prometteur d’investir dans cette voie.

On pourrait utiliser une 4ème option visant à qualifier et quantifier les caractéristiques des cas classés PAN A, B, C, D. Cette approche informative et probabiliste donnerait une chance de discerner tout récit réellement hors norme et de comprendre finement les mécanismes en jeu pour les autres. Elle sera décrite ci-après.

 II/ Un cas révélateur
Afin d’illustrer le propos plus généraliste qui suivra, nous allons prendre un exemple concret qui est l’ovni de Labatut (Ariège), le 16 octobre 1980 à 23h30.

a/ Résumé du cas :  
Un couple de jeune gens âgés de 25 ans part en 4L chercher leur chien qui s’est enfui. Une pluie fine et forte tombe après l’orage. Ils observent une lueur ronde blanche de la taille de la Lune qui descend en prenant une vive teinte rouge orange. Ils pensent qu’il y a le feu à une vieille ferme proche. Passé un tournant serré, la conductrice pile et s’arrête, moteur en marche et phares allumés, face à un énorme engin qui illumine autour de lui. La hauteur de l’ovni est d’environ 20 à 25m avec de nombreuses lumières blanches aléatoires qui montent et descendent ; au milieu il y a une bande noire (avec des hublots pour M.).  M. descend du véhicule et regarde l’engin grand comme un autobus qui reste là silencieux et fixe. Mme apeurée ferme les yeux et demande à rentrer chez elle. Le couple fait marche arrière et revient au domicile à quelques centaines de mètres de là. Seul M. retourne sur le site pour en avoir le cœur net. Il ne voit plus l’ovni, juste sa lueur au-dessus des maïs.

Vues du site  : Comment l’ordinaire crée l’extraordinaire ? Vers une mesure objective des probabilités d’identification et d’existence d’un P.A.N Site_l11
https://i.servimg.com/u/f30/19/60/70/76/site_l10.png

Avez-vous identifié cette méprise ? Il est probable que non (*) alors même que vous avez les informations nécessaires pour y arriver et que la réponse est partiellement là …sous vos yeux !  Regardez mieux la photo de gauche ci-dessus et l’illustration de couverture de la revue LDLN (ci-dessous à gauche).
Comment l’ordinaire crée l’extraordinaire ? Vers une mesure objective des probabilités d’identification et d’existence d’un P.A.N Couv_l10=>Comment l’ordinaire crée l’extraordinaire ? Vers une mesure objective des probabilités d’identification et d’existence d’un P.A.N Couv-l10
                                                         (*) si oui, alors bravo pour votre regard expert  
                                                           ou votre suivi des informations sceptiques !
b/ Données astronomiques :
Lune au coucher à 23h22, dans l’azimut de 243°N Sud-Ouest. Premier Quartier de 7,8j.

c/  Sources :
- Lumières dans la Nuit n°211,  pp. 34 à 40
- OVNI-Présence (septembre 1984), p.11
- cas n°182 liste « méprises Lune », Éric Maillot « Influences de la lune dans la casuistique de l’ufologie », collectif de la SERPAN, 1994)

d/ Remarques :
-L'axe de la route devant la ferme est à l'azimut 242°, la Lune est à l'azimut 243° soit celui de l'ovni sur le bord droit de la route mais aussi celui de l’arbre et du poteau accolés visuellement !
-Dans le cadre de cette méprise, les lueurs blanches qui parsèment le PAN sont probablement les feuilles mouillées éclairées par les phares et les gouttes sur le poteau. Les hublots sont les trouées de branchage-feuillage rétroéclairées par la lune ou une bande nuageuse sombre lointaine à trouées. Les petites lueurs descendantes (d’aspect chenillard) s’expliquent aussi aisément par la pluie dans les phares mais celles vues montantes restent inexpliquées ; vu la faible vitesse du véhicule il n’y a pas d’effet « radiant rayonnant » envisageable. Seule Mme décrit ce mouvement.
-La forme de la flaque d’eau qui évoque étonnamment celle du PAN est un indice trompeur qui tend à orienter vers une fausse piste explicative d’autant qu’elle ne peut pas être visible des témoins et qu’aucune source lumineuse ne peut projeter son reflet là où est l’ovni. Les diverses autres hypothèses telle que foudre globulaire, véhicule EDF, … se heurtent toutes à des lacunes explicatives face aux détails du récit (forme, couleur, durée, taille apparente, …) et ne sont étayées par aucune donnée factuellement vérifiable.

III/ Docimologie ufologique

Si quelqu’un vous dit :
-J’ai vu qu’il pleuvait dehors.
-J’ai vu un poteau électrique devant ou derrière un arbre.
-J’ai vu la lumière de ma lampe se refléter dans des perles de rosée.
-J’ai vu des nuages dans le ciel.
-J’ai vu le soleil se coucher dans une grande clarté rouge-orange.
Comme bien d’autres personnes, vous penserez que ces faits, pris individuellement, sont d’une grande banalité donc d’une forte probabilité ; chose que personne n’oserait mettre en doute. La méprise de Labatut (à l’instar de beaucoup d’autres) se fonde sur des évènements tout aussi communs. Pourtant à aucun moment votre cerveau, comme celui des témoins, ne les a pris en compte comme probables ou possibles ensemble alors que vous les regardiez sur la photo + l’image de couverture de la revue !

Ce PAN de Labatut nous permet de vérifier que l’enchaînement ou le cumul simultané d’événements totalement anodins peut prendre une tournure très inattendue que nous n’envisageons pas et que nous préférons même prendre pour de l’inexplicable ou de l’extraordinaire. Je vous propose donc de tester ici une méthodologie qui consiste à mesurer le nombre de conditions favorables nécessaires pour créer une cause donnée de méprise identifiée. Nous allons évaluer dans le cas de Labatut :

a/ les critères contextuels nécessaires à ce que la méprise se produise.

1/ la Lune visible entre PQ et DQ (luminosité suffisante) ;
2/ des nuages déformant ou masquant l’aspect de la Lune ;
3/ de la pluie pour les points brillants descendants (gouttes sur le feuillage, poteau, fil) et une altération du visuel (en voiture d’abord puis hors voiture) ;
4/ présence d’un poteau (téléphonique ou EDF);
5/ présence d’un arbre isolé
5bis/ arbre avec silhouette de feuillage arrondie (conforme avec stéréotype soucoupique) ;
6/ poteau aligné avec l’arbre dans l’axe de regard ;
7/ Lune alignée avec l’arbre dans l’axe de regard ;
8/ mémorisation photographique avec restitution d’une seule séquence marquante qui est celle où l’ovni a l’aspect le plus insolite (pour les 2 témoins) ;
9/ Lune très basse sur l’horizon (proche du coucher ou lever) afin de donner (9bis) l’aspect orangé et être à la hauteur angulaire du feuillage (9ter) ;
10/ Méconnaissance en astronomie du témoin qui pourtant pense à la Lune ;
11/ Méconnaissance en astronomie de l’enquêteur qui n’envisage même pas la lune ;
12/ Mouvement du témoin en véhicule (illusion de mouvement du PAN au début puis fixité du PAN lors de l’arrêt) ;
13/ Taille angulaire du feuillage de l’arbre proche de celle de la Lune (témoin dans la fourchette de distance idéale de l’arbre) ;
14/ Phares du véhicules allumés pour l’illusion des lueurs blanches descendantes ou parsemant le PAN ;
15/ Pente montante légère pour que le faisceau des phares éclaire plus haut que la route donc l’arbre et le poteau (un relief en descente masquerait la Lune). Possible en route plane si le PAN était pile sur l’axe de route ; autre possibilité : phares mal réglés ou arrière du véhicule très chargé.
16/ Une erreur d’identification « Foudre en boule » (Ovni-présence) influencée par la présence d’un orage ou une hypothèse menant à une impasse (flaque dans le champ de forme troublante, engin agricole, engin élévateur EDF pour intervention post-orage, etc.) donc à la non-identification ;
17/ Probable imprégnation soucoupique préalable (contact direct des témoins avec enquêteur LDLN, peur panique de Mme) ;
18/ Attente forte de l’enquêteur (pro-HET ou autre) ;

Il a fallu au moins 20 facteurs ou évènements ordinaires cumulés constitutifs de la méprise pour que ce PAN existe tel qu’il est !  (Si vous voyez d’autres conditions absolument nécessaires qui seraient oubliées, merci de m’en faire part)

b/ les conditions d’informations manquantes, erronées ou imprécises nécessaires pour ne pas pouvoir l’identifier formellement.

1/ l’heure (à 10mn près) => Nécessité absolue d’en vérifier la fiabilité (marge d’erreur, déterminée pendant ou après, cas des changements d’heure été/hiver).
2/ le jour => Se méfier des situations dans « la nuit de dimanche » et des articles de presse (mardi, M. X a vu => mardi mais 1 semaine plus tôt) ;
3/ le mois => Erreur possible si cas ancien sans notes ;
4/ l’année => Erreur possible si cas ancien sans notes ;
5/ la direction exacte en azimut (+-5°) => Erreur possible si (long) trajet en véhicule ou situation d’inversion G<>D ;
6/ le trajet précis parcouru par le témoin. S’il dure longtemps, la chronologie des évènements peut en être altérée (phase du phénomène située au mauvais endroit).
7/ la photo du site vu de jour depuis la(les) position(s) exacte(s) du témoin => Erreur possible pour un cas ancien ou si changement de l’environnement ;
8/ la météo avant ou pendant l’observation => Station météo éloignée, présence de cours d’eau (brume-brouillard locaux), orage avec zone de ciel dégagé ou non venteuse, non perception de nuages épars ou lointains, … ;
9/ une vérification correcte des données astronomiques => Erreur sur le site ou l’heure (TU, marge d’erreur horaire) saisie dans le logiciel d’éphémérides ou une erreur de saisie sur la Longitude-Latitude (signe, valeur) ;
10/ une expertise fiable => fausse identification, rejet d’une explication connue qui semble improbable (ce que fait le témoin qui a pensé à la Lune).

Imaginons un instant qu’il nous ait manqué seulement la photo de jour qui visualise ici la solution du mystère « Lune + arbre + poteau + fil ». Il serait néanmoins possible (pour un enquêteur expérimenté) de suspecter une classique méprise Lune (taille angulaire similaire à celle de la Lune, lueur d’incendie, blanc>orange, disparition, …). Ceci étant, l’aspect du PAN permettrait à toute autre personne de douter sérieusement que la lune puisse avoir une telle longue « queue-poutre », qu’elle puisse avoir des « hublots » et qu’elle soit parsemée de lueurs blanches multiples et mobiles ! Dès lors il serait aussi permis d’affirmer, au vu des conditions météo, - que la Lune était totalement masquée par les nuages ou déjà couchée (depuis 8mn !) et que sa présence n’est qu’une coïncidence possible avec la présence d’un PAN D causé par un autre stimulus non identifié (ex : foudre globulaire, engin E.T, hologramme temporel, …).  Dès lors la quinzaine de « Si » raisonnables (sus-listés en a/) constitutifs de cette méprise Lune pourraient être rejetés comme étant de trop nombreux « arguments d’ignorance » ou de pures spéculations.

Imaginons maintenant que, outre l’absence de la photo du site, une seconde information sur l’horaire manque, soit simplement imprécise ou, pire, soit erronée de plus de 10mn. ‘Vers 22h40’ rendrait la méprise lune encore moins plausible et renforcerait d’autant l’étrangeté du PAN excluant une « identification probable PAN B ». Pourtant nous savons que la marge d’erreur horaire peut être supérieure à 10 minutes, même pour des gendarmes !  5 novembre 1990 : un cas d'école (univers-ovni.com)

Toute information fausse, floue ou manquante vient donc systématiquement étayer et forger le mystère.  En clair, la majorité des PAN les plus « solides » ou « étranges » sont simplement intrinsèquement bâtis sur des « éléments d’ignorance ».
Il ne paraît donc pas rationnellement équitable de rejeter N arguments explicatifs comme « ad ignorantiam » ou simples suppositions sans, au moins, rechercher les possibles points d’ignorance qui sont intrinsèques aux PAN.

L’absence d’une seule des 10 informations suscitées suffirait à ne pas identifier formellement le stimulus réel du cas examiné ici, excluant un PAN A voire même un PAN B ; il ne resterait alors que les options PAN C ou D1.

Note : les circonstances orageuses ont favorisé une explication fausse proposée par un ufologue dans la revue « Ovni-présence » : une foudre globulaire.  La méprise peut donc aussi émaner d’une analyse erronée de la part d’experts examinant le cas ; ex : cas GEPAN de Saint VERAND « PAN B foudre en boule » qui est, là encore, une méprise lune durant un orage.  SAINT-VERAND (38) 12.09.1976 T3 | GEIPAN (cnes-geipan.fr)

Les constats suscités amènent à se poser des questions méthodologiques importantes pour l’étude des PAN :

-Quel est le nombre K minimum, médian et maximum de facteurs ou éléments circonstanciels possibles (mais parfois improbables) qui peut être considéré comme admissible pour valider une identification ou pour un type de méprise donné ?
Voici ci-dessous trois exemples de courbes de fréquence possibles qui pourraient caractériser un type de méprise ou une classe de PAN. Il n’est pas exclu que la courbe finale soit même bimodale (deux courbes qui se superposent) avec plusieurs profils de témoins ou témoignages ou sous-typologies d’une méprise.

Exemple (simplifié) : Si l’étude de la répartition du nombre K de circonstances banales de méprises lunaires est une courbe comme la bleue claire (ci-dessous), on pourra considérer comme probable (95%) qu’il y ait entre 0 à 15 appels à des circonstances ordinaires cumulées mais très improbable (5%) qu’il y en ait plus de 15 (ou moins de 5 par lacune de codage). Si c’est le profil de courbe violette, alors on devra douter fortement d’une l’identification qui ferait appel à plus de 7 circonstances cumulées nécessaires (idem si =< 1). On objective ainsi la probabilité que l’on donne à une hypothèse « Lune » pour un cas. Plus on aura de données-cas traités dans le tableur, plus cette valeur de probabilité deviendra fiable.
 Comment l’ordinaire crée l’extraordinaire ? Vers une mesure objective des probabilités d’identification et d’existence d’un P.A.N Courbe12

- Au-delà de quel nombre K peut-on se dire raisonnablement que l’on fait appel à une hypothèse vraiment improbable (ex : proba(K)<0,05 soit moins de 5%) qui nécessite trop d’entités (au sens d’Occam) pour expliquer un PAN ou qu’il y a trop de lacunes-erreurs testimoniales pour le comprendre ?
- Combien d’informations lacunaires ou douteuses K (au minimum, maximum et en médiane) sont acceptables pour espérer identifier un PAN A puis un PAN B ? Combien (au minimum, maximum et en médiane) de ces lacunes caractérisent un PAN C « sous informé » ? Quelles sont ces infos indispensables manquantes qui le caractérisent ?

La connaissance de ces fréquences statistiques serait alors une aide précieuse, fondée sur autre chose qu’une appréciation ou estimation individuelle variant d’un individu-enquêteur à l’autre, pour évaluer, analyser, comprendre et classifier de nouveaux cas de PAN.  

III/ A la recherche des entités-circonstances nécessaires pour créer un type de méprise ou une classe de PAN

Faute de disposer d’une base de données étudiée et structurée pour permettre ce type d’évaluation statistique ou/et d’avoir un logiciel apte à faire sur cette database des analyses factorielles (AFCM-AFD-ACP et autres) , il est possible d’esquisser des réponses utiles par un travail collectif (partage de la tâche entre membres CNEGU ou collaborateurs intéressés) où chacun évaluera au moins une dizaine de cas (soit d’un type spécifique de méprises soit d’une classe de PAN donnée ou les deux pour ceux qui en ont le temps et l’envie). Voilà pour les moyens.

L’outil méthodologique :  
Il sera pour l’instant « bricolé » au mieux et au plus simple d’usage pour ce faire. Il consiste en un tableur à remplir et s’inspire de l’ancienne grille GEPAN (cf Luçon ou Cussac) qui pourrait utilement être révisée. Chaque colonne serait dédiée à un cas examiné (ici celui de Labatut). Les lignes seraient a minima celles numérotées ci-dessous ; d’autres lignes (liens web, dessin du témoin, date-lieu, département, nom du codeur) seront probablement à ajouter pour rendre l’outil plus fonctionnel. Ce qui suit n’est donc que l’esquisse de l’ossature de cet outil à affiner et tester. Vous pouvez l'obtenir ici (lien CNEGU "Labatut-tableur-V20" ou sur demande à l'auteur).

 But : Evaluation statistique du rôle de ces circonstances ;
 Recherche d’un profil type des caractéristiques d’une méprise donnée (celles les plus courantes comme celles les plus exceptionnelles).
 Création à terme d’un système expert simple mais performant suggérant automatiquement des pistes explicatives à vérifier et leur probabilité constatée (sur une population fiable de plusieurs milliers de cas = database GEIPAN).

Nécessité de compléter (manuellement ou automatiquement) un tableur ou base de données pour chaque type de PAN A. Ce support servira ensuite, pour tout nouveau PAN entrant, à l’évaluation de la probabilité d’une identification (sur la base d’un nombre important de cas traités) pour chacun des types de méprise déjà recensés. L’évaluateur n’aurait alors qu’à répondre (cf réponses en rouge ci-dessous) aux questions à partir des infos vérifiées dont il dispose sur le PAN et à regarder la probabilité associée à chaque hypothèse restante qui n’aura pas été exclue automatiquement. Il est conseillé d’avoir 2 codeurs pour un même cas et de trancher sur leurs éventuelles divergences de manière collégiale.

Pour une méprise donnée (Ex : méprise Lune ici), chaque critère listé ci-dessous se verra attribuer, au final, une probabilité statistique pour les réponses  OUI (1) = x%, NON (0) = y% et PARFOIS = z% et ? NSP (Ne Sait Pas) = w% .
Plus il y aura de cas ainsi évalués, plus le pourcentage et la probabilité d’identification qui leur est liée deviendra fiable comme base d’expertise.

        TABLEAU des CIRCONSTANCES NECESSAIRES pour un type de MEPRISE X (ici cas Labatut = Lune)

1. La méprise X nécessite une direction d’observation spécifique.
OUI (dépendance totale) = Le témoin doit avoir un axe de regard particulier parce qu’une confusion avec une planète ou la Lune n’est pas possible si le témoin regarde vers le Nord (+- n degrés). Un système expert pourrait exclure Lune et planètes (pas les étoiles !) si Azimut vérifié entre N.NE et N.NO.
NON (aucune dépendance) = Une RR3 qui implique un hélicoptère de nuit ou de jour ne nécessite pas une direction de regard spécifique pour se produire.  
? : (Ne sait pas), information manquante ou doute du codeur.
Ici OUI ici car nécessite de regarder vers la lune au lever ou coucher avec un élément du paysage, partiellement masquant, « aligné » avec la Lune.  

2. La méprise X nécessite des conditions météorologiques spécifiques.
- Préciser ici des sous-conditions nécessaires pour 2a-vent, 2b-nébulosité, 2c-précipitation, 2d- Température °C, 2e- orage présent
OUI = Les lanternes thaï ne peuvent pas voler si le vent est trop fort et leur mouvement observé par le témoin est lié à la direction du vent ; une méprise avec un reflet du soleil sur la traînée d’un liner n’est pas possible si la couverture nuageuse est de 8octats ; la lune n’est pas décrite correctement (forme anormale, impression de boule en rotation, illusion d’approche/éloignement dans l’axe du regard, …) par le témoin souvent à cause de nuages ; bolide visible à travers un couvert nuageux, satellite Iridium -8 visible à travers un voile nuageux fin ; arc entre caténaires et locomotive SNCF si gelée sur pantographe ;
Ici OUI-2c-2b-2e car nécessite de la pluie en plus des nuages <8/8, orage avant le PAN.

3. La méprise nécessite une socio-psychologie spécifique du témoin.
Ex : OUI = un des témoins reconnaît l’objet de la méprise mais l’autre non ; le second témoin a une forte attente envers l’observation d’une soucoupe ou ovni de nature exotique ; le témoin prête une intelligence au phénomène observé ; le témoin identifie le stimulus puis se ravise pour un ovni ;  il a peur d’être enlevé par les E.T ; il soucoupise le stimulus ;  …
Ici OUI. M. identifie puis se ravise ; panique de Mme ; M. contacte LDLN => culture ufo et attente probable.

4. La méprise nécessite des erreurs ou illusion perceptives spécifiques du témoin.
Sous-estimation de la distance de nuit pour une rentrée atmosphérique ou surestimation de la taille angulaire d’un avion ou hélicoptère de nuit ; variation de luminosité et taille interprétée comme un rapprochement ou éloignement dans l’axe du témoin ; surestimation de la taille-distance d’un ballon Mylar de jour ;
Ici OUI car illusion de mouvement relatif du témoin (véhicule en virage et relief routier)  + forme constituée par la superposition d’éléments du paysage + objet lointain fixe  angulairement proche du sol ou semblant posé au sol (= faux atterrissage) + confusion entre hauteur angulaire faible et altitude faible + illusion d’étrangeté
Note importante : il semble pertinent d’identifier et lister de manière exhaustive toutes les illusions qui interviennent dans un cas précis. Leur rôle étant souvent prépondérant et leur nombre étant souvent >1, on saisira dans le tableur le nombre total de ces illusions (ici ce sera une saisie de 5 illusions). Pour vous aider à ne pas en oublier, un autre tableur très simple d’usage nommé « desillusions» est à votre disposition ici* :  desillusions-EMT-v10  (contacter l'auteur)

5. La méprise nécessite la fixité ou (5 bis) la mobilité du témoin.
La nécessité de fixité peut se retrouver dans toutes les méprises avec un reflet sur un objet fixe, reflet qui disparaît avec le déplacement du témoin (reflet sur une antenne de toiture ou des isolateurs en verre d’un pylône EDF éclairé(e) par des phares de véhicules ; sur une vitre de tractopelle éclairé par une fenêtre de maison ou un vélux reflétant la pleine Lune ou une baie vitrée éclairée par le Soleil, la Lune ou un véhicule ; …
Nécessité de mobilité si illusion de mouvement relatif (la Lune qui suit le témoin en voiture ou qui change de direction dans les virages) ; …
Ici OUI mouvement du PAN lors de la mobilité des témoins et OUI fixité pour la phase descriptive à l’arrêt, la plus étrange.

6. La méprise dépend d’un relief spécifique.
OUI = une dameuse de piste de ski ne se trouve qu’en montagne ; l’illusion de l’envol d’un véhicule (sur roues ou rails) n’est possible que si le relief local est montant et que le véhicule s’éloigne ; un mirage supérieur/inférieur est lié à une zone plane (mer, route, désert) en plus de conditions météo particulières (inversion thermique, forte chaleur, visibilité horizontale, …) ; un nuage lenticulaire est lié à la présence d’un relief ou sommet notable ; les feux d’un navire nécessitent une vue en direction de l’horizon marin sans relief important ; …
NON = l’ISS, un avion est visible quel que soit le relief, tout comme une méprise avec un véhicule forestier.
Ici OUI les phares doivent éclairer l’arbre et la Lune au couchant => impossible en sens de pente descendante ; la Lune ne doit pas être masquée par un relief trop fort.

7. La méprise nécessite des conditions nocturnes franches.
OUI = Il n’y a pas de méprise avec une étoile de jour ; probablement pas avec des lanternes volantes ou la Lune (sauf cas rarissime) ; …
Ici OUI.

8. La méprise nécessite des conditions crépusculaires (civil ou astronomique).
OUI = pilier ou colonne solaire ne sont visibles que quand le soleil est proche de l’horizon ; Vénus, Jupiter, Mars ou Sirius Mag -1,4 ; idem pour des traînées d’avion lointaines ayant un aspect jaune-orangé ; …
Ici NON.

9. La méprise nécessite une condition diurne (soleil nettement au-dessus de l’horizon).
Ex : OUI = un cerf-volant, ballon Mylar ou un avion traînant une banderole publicitaire ; flash iridium -8 visible de jour par ciel clair ; phare d’atterrissage d’avion, …
NON = étoiles, ISS, satellites mag> -8, géostationnaire, comète, feux vert & rouge d’avion, lampadaire de rue, …
Ici NON.

10. La méprise dépend d’une faible hauteur angulaire (sous les 20°).
OUI = un pilier solaire, pour Soleil et Lune décrits rouge-orangé ; souvent pour des sources scintillantes (effet atmosphérique sur la lumière des étoiles) ; passage « bas » de l’ISS au-dessus d’un bâtiment ; …
NON = liner dans le ciel ; bolide flasheur ; …
Ici OUI.

11. La méprise nécessite une source lumineuse ponctuelle ou quasi-ponctuelle.
OUI = effet autocinétique de zigzag d’un satellite ou d’étoiles fixes ; effet de défocalisation d’une étoile ou planète (orbe, bockeh, vision entoptique, …) ; phare d’avion lointain ; …
Ici NON.

12- La méprise nécessite des couleurs spécifiques.
OUI = orange pour les reflets sur avion au levant couchant, la Lune, le Soleil, les gyrophares de travaux publics ou agricoles ; bleu pour les gyro de police, gendarmerie, Samu-SMUR ; vert pour les feux d’avion ou navire (côté droit), les fusées éclairantes, … ; les couleurs multiples rouge + vert-bleu des aberrations chromatiques avec des jumelles ou lunette astronomique ou les irisations arc-en-ciel d’un parhélie ou d’une gloire ; …
NON = bolides et météores ; drones d’animation festive ; …  
Ici OUI.

13- La méprise nécessite plusieurs d’objets identiques (formation, groupe, …).
OUI = duo ou trio satellites NOSS ; train Starlink ; grappe de ballons d’enfants attachés ou lâcher de ballons latex ; vol de biologiques (oiseaux ou insectes) ; lanternes volantes ; parachutistes ; drones synchronisés ; formation d’hélicoptères ou d’avions (Patrouille de France) ; conjonction de planètes ; constellation (Pléiades) ; montgolfières ou ballons à gaz (course, rassemblement) ; spots de skytracer ou laser discothèque sur des nuages ;   …  
NON = Lune, Soleil ; ISS ; ...  
Ici NON.

14- La méprise nécessite une durée courte (<2minutes).
OUI = météore, bolide ; luciole ;   …      NON = méprise avec un astre (sauf si circonstances particulières de nébulosité variable ou astre en limite lever ou coucher) ; éclairage fixe au sol (sauf si témoin mobile) ; …
Ici NON.

15 – etc… Il y a actuellement 30 items de ce type dans le tableur ( lien web ou demande à l'auteur).

Cette liste de critères nécessaires n’est qu’une ébauche, pas une liste exhaustive finalisée du tableau. Pour y parvenir, voire aller jusqu’à un système d’expertise efficient et complet, le regard et le savoir de plusieurs personnes d’expérience est nécessaire pour y travailler collectivement. Dans l’idéal une analyse factorielle des correspondances multiples (AFCM) permettrait de connaître rapidement les probabilités de chaque paramètre pour un type de méprise donnée ou une classe de cas.
Le but de cette publication-présentation n’est pas de fournir un outil finalisé mais d’inciter à une nécessaire réflexion méthodologique sur des outils utiles et performants qui font défaut en ufologie, non seulement au sein d’associations ou groupes privés amateurs mais aussi au sein du GEIPAN.
Ce dernier possède une base de données de cas expliqués de manière certaine (PAN de type A) qui peuvent servir à créer un outil lui permettant d’évaluer objectivement et rapidement (via un futur système expert) les PAN nouvellement déclarés à ce service ou à réviser ceux anciennement mal classés. Actuellement le GEIPAN se base sur une évaluation humaine (IPN puis directeurs GEIPAN successifs) qui :
1/ n’est pas cohérente dans le temps pour des mêmes types de méprises pourtant classées soit A soit B soit C soit D… Ex : bolides -rentrée atmosphériques naturelles
2/ est dépendante de l’appréciation de l’enquêteur donc de la pertinence du jugement de ce dernier elle-même dépendante de divers paramètres (tels que son expérience d’enquête, sa formation professionnelle de base, sa formation spécifique GEIPAN, sa croyance & ses attentes, …). Il n’est pas rare d’y voir des hypothèses probables non envisagées et des hypothèses improbables ou impossibles examinées voire validées ; ceci fausse le calcul de probabilité final du cas et le classement A, B, C, D1, D2.
3/ est fondée sur une grille carrée probabiliste discutable et paradoxale (déficiente dans ses zones limites en oblique) et usant de critères complexes (multiplicateur) d’information et d’étrangeté. Ce dernier critère étant d’une subjectivité forte et il est dépendant du calcul de la consistance (donc des erreurs sur sa valeur calculée).
4/ s’est fondé (par le passé) sur une validation finale d’un directeur de service influencé par ses propres convictions-croyance (SEPRA), ses priorités et ses contraintes de service (cas anciens « inexpliqués » révisés et reclassés « expliqués » par l’actuel GEIPAN, cas avec fausse identification validée, priorité donnée aux cas récents entrants, manque de personnel/temps, …).

Avec une évaluation statistique du nombre de critères de blocage d’identification ainsi que des paramètres nécessaires (ou très favorables) à la création de la méprise, les écueils sus-listés sont évités ou fortement atténués.

Toute personne intéressée par ce projet de méthodologie peut :
-me contacter via mail   eric.maillot70(AT)orange.fr
-utiliser les tableurs donnés en lien, y insérer un ou des cas expliqués dont elle connaît bien les rouages ou qu’elle a enquêté. Toute modification ou ajout de rubrique sera à marquer en rouge+gras dans le tableur, de même que tout codage qui susciterait un doute (Ne Sait Pas = 0). Penser à m’envoyer une copie de vos saisies avec le même nom de fichier (sans changer le numéro de version) auquel vous ajoutez simplement votre nom ou trigramme (ex Eric MailloT => EMT). Il suffit ensuite de me le transmettre via mail.
-collaborer à distance sur du long terme ; seule option pour aboutir à des résultats concrets utilisables en ufologie (voire en psychologie perceptive). L’idéal serait alors de se limiter à choisir un ou deux mêmes types de méprise courantes (Vénus, lanternes Thaï, bolide-rentrée atmosphérique naturelles, …) mais d’en saisir-coder quelques dizaines pour pouvoir faire des statistiques exploitables au final. Mais il peut aussi être instructif (pour améliorer des rubriques du tableur) d’user, à l’occasion, de cas différents choisis pour leur étrangeté initiale.
Enfin il pourrait être pertinent, après un nombre d’essais suffisant par différents codeurs, de réfléchir à une remise en forme de la structure de ce tableur (s’il s’avérait lourd ou peu fonctionnel).
-me faire part de critiques constructives, suggestions, corrections, …

Eric Maillot, octobre 2022    eric.maillot70(chez)orange.fr

Remerciements à Gilles Munsch pour son regard avisé.

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