MEPRISES AVEC DES FUSEES PARAGRELES ... post 2016 ?

par EMT Ven 12 Mai - 23:50

MEPRISES AVEC DES FUSEES PARAGRELES ... post 2016 ?

Leur usage était très courant dans les années 50-60 et jusqu'avant les années 2015-2016 où elles ont été interdites pour des raisons de sécurité liées au transport, stockage et à l'usage de matière "explosives", très probablement aussi pour des raisons anti-terroristes.
https://questions.assemblee-nationale.fr/q14/14-81697QE.htm

De ce fait, il ne devrait logiquement plus y avoir d'observation de PAN liés à ces fusées après 2016. Mais les choses ne sont jamais si simples comme les informations qui suivent vont nous le montrer.

Des communes, des propriétaires viticoles ou maraîchers ont commandé ces fusées en nombre conséquent, plusieurs centaines souvent en 2015 ; des modèles non explosifs agissant à plus basse altitude 600m (initialement de 1800 à 6000m). La fusée et sa charge pyrotechnique, si elles ne sont pas prises dans un courant ascendant, retombent ou dérivent au vent sous parachute (Photo fusée paragrêle Lacroix-défense).

MEPRISES AVEC DES FUSEES PARAGRELES ... post 2016 ? Fusee-10

Que sont devenus ces stocks qui ont nécessité de grosses dépenses (entre 100 et 300e la fusée !) ? Il ne fait guère de doute que quelques-unes ont parfois été discrètement conservées au cas où... Et lorsque vos cultures ou celles du voisin ont été ravagées par la grêle, il est tentant d'en faire usage lors de la prochaine alerte météo d'autant que l'investissement pour l'achat des fusées a été coûteux.
Pour le comprendre, la lecture de ces articles de presse par ordre chronologique vous sera instructive :

03 novembre 2015
https://www.vitisphere.com/actualite-81419-des-fusees-antigrele-clouees-ausol.html
"« Cette année, nous avons utilisé les fusées nouvelle génération qui ne contiennent pas de matière explosive. Mais elles ne sont pas aussi efficaces car elles montent moins haut : 600 mètres au lieu de 1 200m. Elles vont être abandonnées par le fabricant. C'est ce qui nous fait réagir », explique Michel Quenard. Situé en zone montagneuse, le vignoble de Savoie est particulièrement sujet aux orages de grêle. Les fusées 614 E ont largement fait leurs preuves, aidées par des courants ascendants à proximité des reliefs. La lutte est organisée collectivement grâce à un maillage de tireurs présents sur l'ensemble de département."

16 avril 2016
https://www.lejsl.com/edition-bresse/2016/04/16/les-fusees-paragrele-interdites
Edition Bresse Branges - maraîchers Les fusées paragrêle interdites ?
" « Les tireurs de fusées du Syndicat de défense contre la grêle du Louhannais ont tenu leur assemblée générale, mercredi. La réglementation concernant le transport de l’iodure d’argent a été soulevée. Jean-Jacques Goux, président depuis deux ans du Syndicat de défense contre la grêle du Louhannais, animait mercredi matin l’assemblée générale en salle polyvalente de Branges. ...... Le nombre de maraîchers est considérablement réduit, mais le syndicat s’est ouvert à d’autres professions comme les pépiniéristes, la polyculture. Les tireurs sont actuellement 22 à se former régulièrement. « Aujourd’hui nous nous interrogeons car les restrictions de la réglementation concernant le transport de ce type d’explosifs en interdisent pratiquement l’usage. Heureusement nous avons un stock pour deux saisons. Mais après ? » "

18 juin 2018
https://www.leprogres.fr/haute-loire-43/2018/06/18/le-chant-du-cygne-des-fusees-anti-grele
" Comment les agriculteurs pourront-ils protéger les récoltes mais aussi les bâtiments, les maisons ou les voitures des dégâts causés par la grêle ? Cette question est, pour l’heure, sans réponse et inquiète depuis plusieurs mois les agriculteurs, notamment ceux du nord de la Haute-Loire, territoire régulièrement frappé par les orages durant l’été. « Rien que sur Craponne-sur-Arzon, quatre fusées anti-grêle ont été tirées en 2017 », rappelle Roger Girard,... (suite de l'article payante) "

13 Avril 2018
https://lessor.org/operationnel/une-perquisition-et-deux-arrestations-a-notre-dame-des-landes-video
"Une perquisition a été menée ce vendredi matin sur la ZAD de Notre-Dame des-Landes “dans le cadre de l’enquête judiciaire en flagrance ouverte suite au tir de fusée anti-grêle ayant visé, le 10 avril dernier, un hélicoptère de la Gendarmerie nationale”, a annoncé à 8h30 le procureur général près la cour d’appel de Rennes."

17 juillet 2022
https://www.lamontagne.fr/vichy-03200/faits-divers/violents-orages-a-vichy-allier-en-juin-mais-pourquoi-aucune-fusee-anti-grele-n-a-t-elle-ete-tiree_14160982/
" Il y a tout juste une dizaine d’années, les tireurs de fusées étaient encore nombreux dans l’arrondissement. Il en reste encore, tout comme il y a encore quelques fusées de stockées ici et là. Problème : la loi, désormais, interdit le recours à ce genre de dispositifs. En cause, notamment, des questions de sécurité, et ces nouvelles réglementations qui, depuis les vagues d’attentats subies au milieu des années 2010, interdisent de stocker des matières explosives. Il y a aussi une dimension écologique, avec une potentielle pollution de l’air générée par la diffusion d’iodure d’argent.
Du côté des municipalités, qui auparavant pouvaient contribuer à l’achat de fusées anti-grêle (ensuite confiées à des tireurs, bien souvent des agriculteurs), l’interdiction de ces dispositifs est aujourd’hui assimilée. « Après les grosses grêles de juin, on m’a demandé pourquoi des fusées n’avaient pas été tirées. Ma réponse a été simple : c’est parce qu’on a plus le droit de le faire ! », précise ainsi Bernard Corre, le maire de Creuzier-le-Vieux.
Avis des agriculteurs : Pour la plupart d’entre eux, il est clair que les fusées anti-grêle, dont ils étaient les tireurs privilégiés, avaient leur utilité. Et certains trouvent aujourd’hui dommageable, voire « honteux », qu’elles soient désormais interdites. « Ces fusées n’arrêtent peut-être pas toujours la grêle, mais elles font en sorte que les grêlons soient moins gros. Ça pouvait profiter aux agriculteurs, mais aussi à tous les habitants d’un secteur », note ainsi Damien Jaloux, agriculteur à Creuzier-le-Vieux et lui-même issu d’une famille de tireurs de fusées. "

Conclusion : Si d'aventure un PAN post-2016 pouvait s'expliquer par des caractéristiques compatibles avec une fusée paragrêle, il est vain d'espérer un jour en avoir la preuve directe en France ; au mieux, elle restera officieuse. Donc si l'usage de ballons pyrotechniques paragrêles (eux autorisés) est exclu par un enquêteur alors il ne faudra pas exclure trop hâtivement un tir illicite de fusées paragrêles post 2016.

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Il est à noter que des méprises "foudre en boule" ou PAN peuvent être faites avec des ballons paragrêles, dont l'usage est légalement autorisé. Ce fut le cas pour ce témoin M.A en août 2019 à à Montfort-sur-Argens dans le Var (83) qui signala son observation sur le site ufoscepticisme (Facebook) : "J'avais assisté en aout 2019 a un drôle de spectacle par temps orageux durant une trentaine de minutes. Une "boule" lumineuse rouge qui sortait de temps en temps des nuages. A la première j'avais pensé à un Flare, n'ayant pas assisté à son lancement (le cas échéant), et voyant une sorte de trainée. Mais la répétition de leur apparition au sein même des nuages grondants, sur la durée, m'a fait mettre cette hypothèse de côté. Au regard de la description de la Foudre Globulaire, cela pourrait être une explication." . Il a pris 2 photos de ces lueurs. Avec Patrice Seray, nous avons pu vérifier que les vignobles du Commandeur, situés au sud du témoin, utilisaient ces ballons pyrotechniques paragrêles. La présence de vignobles et serres dans la direction d'observation ainsi qu'un article de presse ont donc permis d'identifier avec certitude ce type de pyrotechnie anti grêle.
https://www.varmatin.com/vie-locale/comment-fonctionne-le-dispositif-antigrele-dans-les-vignobles-a-montfort-528064?

Pour l'usage des ballons paragrêles, voir page 46 de ce document de juin 2020 https://hal.science/hal-02769435/document

"Diffusion de sels hygroscopiques par ballon : Ce système consiste à ensemencer les nuages potentiellement vecteurs de grêle à l’aide de sels hygroscopiques (chlorure de calcium et chlorure de sodium) qui agissent comme des noyaux de condensation et favorisent la formation de gouttelettes d’eau pour déclencher des précipitations dans les parties du nuage où la température demeure positive. L’eau ayant précipité n’aura alors pas encore atteint les conditions de formation de la grêle.
De la même manière que le système d’ensemencement par iodure d’argent, il est important d’intervenir en amont de la formation de la cellule orageuse et de la génération de grêle, nécessitant de fait de disposer de systèmes de détection d’orages.
En France, la société Selerys propose un service couplant un dispositif de détection des risques orageux (par installation de radars de 30 km de portée) à un système de diffusion des sels hygroscopiques par ballon sonde. L’agriculteur est automatiquement alerté par SMS ou mail, entre 30 minutes et 1 heure avant l’arrivée de l’orage sur son exploitation et doit alors opérer la mise en œuvre du dispositif d’ensemencement jusqu’à 15 minutes avant les précipitations.

La diffusion de sels hygroscopiques était jusqu’en 2015 assurée par des fusées tirées depuis le sol, jusqu’à l’abandon de ce système par le fournisseur de fusée (groupe LACROIX) du fait des difficultés techniques, juridiques et du coût trop élevé. Les sels hygroscopiques sont dorénavant contenus dans des torches embarquées par un ballon sonde gonflé à l’hélium et équipé d’une puce électronique. La libération des sels est déclenchée par un système pyrotechnique dans la zone susceptible de générer de la grêle, entre 450 et 1 000 mètres d’altitude. L’ensemencement d’un nuage par ce dispositif nécessite l’utilisation a minima d’une vingtaine de ballon pour disposer de l’ordre de 2 à 4 kg de sels par nuage (et de 5 à 10 kg par orage). Ce dispositif est donc à mobiliser au sein d’un réseau d’agriculteurs."

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Eric Maillot, mai 2023